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Famille Bouthillier

Histoire d'André Bouthillier
et de Angélique Chapacou

André Bouteiller, l’un des premiers meuniers de la seigneurie de Longueuil,

et le premier qui semble l’avoir exploitée sur une longue période, pour avoir analysé son occupation professionnelle. Il est l’aïeul de toute une lignée de Boutillier qui façonnera l’histoire de la seigneurie. Il est né en 1650 dans la ville de Nantes et fut baptisé dans la paroisse de St-André-de-Trois-Voix. Il est le fils d’André Bouteiller

et de Jeanne Choublet. Il s’installa dans la seigneurie en 1683, pour devenir immédiatement le meunier de la seigneurie. C’est en 1686 qu’il reçoit sa concession longueuilloise et qu’il va prendre pour épouse Angélique Chapacou. Le mariage se célèbre le premier septembre 1686. Les contrats de concession et de mariage sont disparus mais nous en observons la mention dans l’inventaire d’après-décès du meunier de Longueuil en 1700 (#310 de la greffe de P. Raimbault).

Angélique Chapacou donne très rapidement naissance à un premier enfant baptisé

le 24 novembre 1686. Il est possible qu’André Bouteiller fut obligé d’épouser celle qu’il avait mise enceinte sans qu’il en ait eu réellement l’intention. Quoiqu’il en soit, ce premier enfant était une fille, Marie-Angélique. Le couple aura quelques autres enfants : André, baptisé le 22 septembre 1688; Antoine en 1690; Jean-Baptiste

le 17 mai 1693; Catherine le 18 mars 1695; Marthe le 15 novembre 1696 et finalement François le 2 août 1698. À propos de ce François qui va épouser Marie-Charlotte Lanctôt le 28 novembre 1725, Mgr Tanguay dans son dictionnaire généalogique n’indique aucune date le concernant. Or, si l’on observe le registre paroissial de la paroisse St-Antoine-de-Pade, nous observons le baptême de Jacques Bouteiller

le 2 août 1698. Dernier enfant qu’aura André Bouteiller avant sa mort, il s’agit sans doute de François. La seule explication qui demeure fut qu’il porta les deux prénoms.

Il décède donc plutôt jeune à 49 ans, laissant son épouse avec quelques enfants en bas âge. Celle-ci va prendre un nouveau mari l’année suivante, en épousant le 6 août 1700 André Lamarre. L’un des garçons d’André Bouteiller, Jean-Baptiste, va mourir de noyade le 22 juin 1706. Il était âgé seulement de treize ans. Comme habitant de la seigneurie, André Bouteiller se classe parmi cette partie de la population que l’on considère comme aisée. À sa mort, sa situation financière était bonne. Des individus comme Estienne Truteau, Jean-Baptiste Ménard ou Laurent Benoist furent plus riches que lui, ce qui ne l’empêcha pas de bien vivre. Cela est dû principalement par l’exercice de son métier de meunier, mais également par son occupation de pêcheur comme nous l’avons également dénoté auparavant.

Il reçoit sa première concession le 20 janvier 1686, une terre de 2X20 donnant sur le fleuve Saint-Laurent. Il va augmenter la superficie de sa concession en achetant à Charles Edeline une partie de la concession de celui-ci mesurant un arpent par 20. Cette acquisition se fit à l’amiable, car Charles Edeline fut obligé, à la mort du meunier, de faire rédiger par un notaire une déclaration attestant cette vente (#309 de la greffe de P. Raimbault). On retrouve spécifié dans cet acte qu’Edeline s’était départi de ce morceau en 1689. Peu après la mort de son mari, Angélique Chapacou va faire l’acquisition de la concession d’Alexandre La Coste le 13 février 1700 (#5055 de la greffe d’A. Adhémar). Il s’agit d’une belle terre de 160 arpents se trouvant sur le bord du fleuve qu’elle va acheter pour la rondelette somme de 800 livres. Il est spécifié dans l’acte d’achat qu’Alexandre La Coste devait 367 livres à la communauté d’elle et de son défunt mari, qu’elle déduit du coût d’achat. Cet achat est une autre preuve de l’aisance financière du couple.

D’ailleurs, la lecture de l’inventaire d’après-décès nous démontre bien le niveau de vie du couple. Voici un court extrait de cet inventaire, extrait se rapportant à la description des animaux appartenant à la communauté :

“ En suivent les bestiaux scavoir:
une cavalle avec sa pouliche l’attelage deux cent livres cy 200 livres
Item quatre bœufs noirs a cent livres pièce cy 400 livres
Item quatre vaches dont deux a cinquante francs pièces une a quarante cinq Livres et l’autre a quarante livres cy 185 livres
Item quatre autres vaches tant bonnes que méchantes a quarante cinq livres
Pieces l’une portant l’autre 180 livres ”

À ces bêtes il faut encore ajouter une taure et trois veaux de l’année, cinq porcs “ nourritureaux ”, 13 poules et un coq ainsi que deux dindons. Soit un cheptel évalué ensemble à 1107 livres et 10 sols. Cette petite ferme est bien différente de celle d’André Achim qui ne possédait presque rien, et sans être aussi imposante que celle du seigneur, elle n’en demeure pas moins importante. Le montant total des effets se monte à 1708 livres 5 sols, sans compter la maison et ses dépendances ainsi que la valeur de la concession de 60 arpents. Cette terre est évaluée à 500 livres (tandis que celle achetée par Angélique Chapacou d’Alexandre La Coste est évaluée à 850, sans aucun bâtiment dessus). À ces montants il faut également ajouter près de 1000 livres que devaient de nombreux habitants de la seigneurie et de celles environnantes. Par ailleurs, André Bouteiller est l’un des rares habitants à posséder une charrette, et du même fait, deux chevaux. À l’aide de tous ces renseignements, André Bouteiller apparaît comme un homme qui fut à ses affaires, bon meunier, pêcheur chevronné, habitant et exploitant une ferme modèle.

Même s’il meurt relativement jeune, il aura laissé à la seigneurie deux fils qui vont s’y établir à leur tour et y élever chacun une famille très nombreuse. Antoine Bouteiller recevra une concession du seigneur de Longueuil le 22 mai 1712 (#1815 de la greffe de P. Raimbault). Il s’agit de la concession de Mathurin Collin, de trois arpents de front par 20 de profondeur dont lui et Jacqueline Labé sa femme possédait depuis de nombreuses années sans avoir eu un titre de propriété (#1811 de la greffe de P. Raimbault). Il en fait l’acquisition pour la somme de 380 livres. Il épouse le 21 septembre 1715 Louise Gouyau, fille de Guillaume Gouyau, c’est-à-dire une jeune femme née dans la seigneurie. Le couple aura 15 enfants dont plusieurs épouseront à leur tour des gens de la seigneurie. François Bouteiller, pour sa part, recevra une concession le 31 mai 1726, une belle terre de 120 arpents. Il épouse le 28 novembre 1725, Marie-Charlotte Lanctôt; le couple aura 16 enfants dont quelques-uns vont décéder rapidement et dont quelques autres habiteront à leur tour dans la seigneurie de Longueuil.

 

Extrait de:

http://www.wikitree.com/wiki/Bouteiller-5

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